Pinou, Fifine, Dudus et les autres personnalités locales
Leur surnom est Pinou, Fifine, Dudus, Quéquet, etc. Ce sont des personnalités locales, connues de tous, mais quelles traces ont-ils ou vont-ils laisser dans les archives ?

Le maire, l’instit ou l’élu
Le maire, l’instituteur, l’élu, pour peu qu’ils soient charismatiques, serviables, caractériels, installés dans leur fonction depuis un certain temps, sont caractérisés comme personnalités locales. A ce titre, ils ont ou auront probablement un jour droit à une nécrologie circonstanciée. Mais surtout, on gardera leur trace dans les archives administratives et publiques.
Une autre catégorie de personnalités locales est à évoquer : ce sont ces hommes et femmes qui, ayant quitté leur lieu de naissance ou de d’enfance, vont avoir une notoriété nationale, voire internationale. Ces « célébrités » vont ensuite être revendiquées comme personnalités locales dans leur commune d’origine. Là encore, retracer leur vie sera, à priori, facile. Mais quid des Pinou, Fifine et Dudus ?
Didine, Quéquet, Dédé, et les autres
N’avez-vous jamais rencontré dans votre quartier ou votre village une personne emblématique, incontournable mais pas forcément atypique ou marginale ? La cheville ouvrière du club de foot, l’artiste-vedette de la troupe de théâtre, le cantonnier dévoué et serviable, la cliente présente dès l’ouverture du magasin qui s’enquiert à chaque nouveau visiteur de son nom et de la raison de sa présence … A moins de n’être qu’un touriste de passage (et encore), vous avez probablement tous croisé une de ces vraies personnalités locales.
Qui se souviendra d’eux ?
Personne n’a écrit la biographie de Jojo qui jouait de l’harmonica sous le tilleul communal, avant de se mettre à ronfler après avoir bu un litre de cette bouteille en plastique contenant du vin rouge (boisson indispensable pour lui permettre de rentrer chez lui à pied).
Aucune archive, même de la gendarmerie nationale, n’a consigné le fait qu’Annet, au volant de sa voiture, tirait la langue du côté où il voulait tourner, provoquant une grosse frayeur pour le véhicule qui le suivait (conducteur qui avait l’habitude de voir actionner un clignotant plutôt qu’une langue).
Aucun enfant ne se souvient distinctement de celui qu’on qualifiait le fou parce qu’il avait les cheveux longs, qu’il avait fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et pour lequel on disait qu’il sortait le fusil pour faire peur à toutes les personnes qui s’approchaient.
Qui se souvient de Germaine avec ses yeux clairs, capable de soigner un grand nombre de maladies par l’imposition des mains ?
Collectons l’histoire
Ces « petites gens » ont probablement plus côtoyé nos ancêtres que ceux qualifiés de « personnalités locales ». Fifine, Dudus et les autres n’auront pas leur nom sur une plaque de rue. A peine se souviendra-t-on de leur réel état civil. Chacun d’entre nous peut aider à collecter leur histoire et à la valoriser … alors redonnons leur vie dans un blog, un bulletin municipal ou un article de journal.
Article publié le 18 septembre 2023