Les premiers aviateurs ont autant fasciné par leurs prouesses, que pris des risques pour épater le public et faire évoluer la technologie.

Les premiers aviateurs

Voler a toujours été une fascination pour les hommes. Léonard de Vinci avait imaginé des machines, en copiant le règne animal, pour y parvenir. Cependant les premiers avions à moteur n’apparaissent qu’au début du XXe siècle. A les regarder aujourd’hui, ils semblent d’une structure bien fragile et forcent le respect face au courage qu’il a fallu à ces hommes pour oser s’envoler.

La structuration de la pratique aérienne

Ces aventuriers, conscients d’un risque certain, vont professionnaliser leur métier. Ainsi, un brevet de pilote aviateur est créé en 1910. Seize brevets, numérotés de 1 à 16,  sont décernés sans examen à des pilotes largement expérimentés, pour les autres, il faut prouver ses capacités. (Une liste des cents premiers brevets, issue de l’ouvrage Les 100 premiers aviateurs brevetés au monde et la naissance de l’Aviation, est disponible sur internet).

Les noms des premiers pilotes brevetés sont diffusés dans la presse (c’est le cas, par exemple de Louis Couffin en 1911 pour le département de l’Aveyron).

Article : Le narrateur- 23 septembre 1911 - Photo : Coll. C.Cheuret

Un lien fort avec le développement de la photographie

L’essor de l’aviation, et sa démocratisation auprès du public, a une forte corrélation avec la photographie. La présence de photographes dans les fêtes aériennes permet d’effectuer des prises de vue, tant des machines que des pilotes. Celles-ci sont ensuite largement diffusées par le biais de cartes postales.

Il n’y a bientôt plus que les chevaux pour être effrayés.

Des fêtes locales

Les pilotes sont de plus en plus nombreux. Ils se succèdent et participent à des fêtes aériennes locales pour montrer leur talent. Il n’est pas rare de voir certaines pilotes locaux, venus parfois gracieusement, dans des manifestations d’un secteur géographique assez large.

Les démonstrations sont de plusieurs types : course de durée, d’altitude,… Le programme est parfois désorganisé en raison de conditions météos défavorables ou des incidents techniques qui vont jusqu’à frôler la catastrophe. De simple capotage à la mort du pilote, le risque est bien présent.

L’année 1910 : une année meurtrière

Début 1911, alors que de nombreuses fêtes aériennes, fêtes de l’aviation ou meeting aériens sont prévus, le bilan de l’année 1910 tombe. Il est catastrophique : 31 pilotes ont perdu la vie en 1910, parfois sous les yeux des spectateurs. La presse relate les événements et une mention spéciale est portée sur les cartes postales imprimées.

Ces pilotes sont :

Janvier 1910 : Léon Delagrange (Bordeaux) - les ailes ayant fléchi sous le poids trop considérable d'un nouveau moteur

Avril 1910 : Le Blon (en mer) - en face du palais Miramar

Mai 1910 : Hauvette - choc contre un pylône

Juin 1910 : Zozelin ; Eugène Meyer; l'anglais Robl - accidents en plein vol

Juillet 1910 : Wachter (rupture du fuselage en voulant descendre en vol plané) ; Rolla - précipité à terre par suite d'accidents survenus en plein vol.

Août 1910 : les frères Kinet (remous d'air et panne moteur) ; Waldein; le lieutenant Vivaldi ; Van Maasdick (perte de contrôle)

Septembre 1910 : Poillot (rafale de vent) ; Géo Chavez (aile qui a cédé à l'attache du fuselage) ; Plochman

Octobre 1910 : Haas ; Mazienvich ; le capitaine Madiot (perte de contrôle) ;  le lieutenant Mente ; Ferdinand Blanchard (perte de contrôle des commandes);  le lieutenant italien Di Saglietti

Novembre 1910 : l'américain Ralph Johnstone (piqué en spirale)

Décembre 1910 : le lieutenant Cammarata et le soldat Castellani ; Walter Archer ; l'anglais Cecil Grace ; Jules Picolo ; Laffont et son passager Polla (perte de l'aile gauche) ; le lieutenant de Caumont (empennage cassé).

Leur courage, leur audace et leur technicité aura permis l’évolution des procédures et des machines. Aujourd’hui encore, une analyse fine des crashs permet d’améliorer la technologie, l’apprentissage du pilotage et ses contraintes.

Des bases de données sont disponibles pour en savoir plus sur les incidents, accidents et crashs depuis 1905.

Les exploits de ses aviateurs auront donné envie à des petits garçons et petites filles de passer, à leur tour, leur brevet de pilote.

Pour trouver des traces des manifestations aériennes locales, n'hésitez pas à fouiller dans les sections "police administrative" des archives publiques.

Cartes postales et documents - collection C. Cheuret

Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de février 2025 sur le thème imposé "un aviateur".

© 2025 Généalanille Article publié le 24 février 2025