Sur la façade de la maison
Quels éléments retrouver sur la façade des maisons et comment en retrouver la trace dans les archives ?
Les portes et fenêtres
La taxe sur les portes et fenêtre est probablement la plus connue des historiens et généalogistes ? Elle est apparue en 1798 et a été supprimée en 1926.

Extrait de la loi sur les portes et fenêtres paru dans le Manuel des agents et adjoints municipaux.
Elle permet, en théorie, la possibilité de connaitre exactement la décomposition entre le nombre de portes et de fenêtre par étage, ce qui n’est pas forcément le cas, en réalité, en consultant les documents fiscaux.

Les archives à rechercher sont principalement en série P des archives départementales, mais leur conservation est inégale selon les départements. Des documents fiscaux peuvent être retrouvés dans des dossiers autres nécessitant la justification des revenus (exonération militaire, grands jurés…). On trouve la trace du nombre des portes et fenêtres sur la matrice foncière au moment de la séparation entre le bâti et le non bâti. Certains documents liés à l’alignement des maisons pour constructions et réparations peuvent renseigner sur les portes et fenêtres (série S). Enfin, n’oubliez pas l’iconographie (cartes postales, photos ou plans) qui peut vous renseigner sur les ouvertures en façade d’une maison.
Les balcons
A l’instar de la taxe des portes et fenêtres, il existe une taxe sur les balcons et les constructions en saillie. Elle est supprimée le 1er janvier 1955. Cette taxe a la particularité d’être mise en place, ou non, par les communes. C’est donc majoritairement dans les taxes communales qu’il faut en chercher la trace, même si certains registres peuvent avoir été conservés dans les archives fiscales au niveau départemental.
Les petits éléments en saillie
Les autres petits éléments du patrimoine : garde-boues, décrottoirs, escaliers ou marches d’entrée, qui sont en saillie sur la voie publique sont difficilement décelables dans les archives. Parfois, ils sont soumis à une déclaration auprès de la commune, ou des ponts et chaussées en fonction des règlements en vigueur. Sur le fonds, le texte est globalement identique d’une instance à une autre, la différence étant le champ de compétence : la grande voirie ou la petite voirie.

Extrait du règlement sur les constructions en saillies sur la voie publique. Règlementation établie par les Ponts et Chaussées
du département de l'Isère 1869. Coll. C. Cheuret
Pour certains de ces éléments, par exemple les décrottoirs, même les plans d’architecte n’ont font pas nécessairement mention

Un des 160 décrottoirs recensés dans la ville de Rodez. Cliché et relevé C. Cheuret
Les petits éléments en façade
Il est difficile de trouver la trace d’apparition d’un heurtoir en forme de main. Cela peut être le cas pour un macaron ou autre élément stylistique. Les dates en façade peuvent être un point de repère.
Pour les plaques commémoratives, il est possible de retrouver des traces dans la presse (discours, photo, financement), à condition d’avoir une date approximative de recherche.
Les enseignes
Les enseignes sont une tradition depuis l’existence des échoppes anciennes. Leur objectif était initialement de pouvoir reconnaitre visuellement le type de commerce. Devenu des objets plus publicitaires, elles visent à identifier un nom, une marque, attirer l’œil ou évoquer le sérieux de la maison en raison de son ancienneté.
L’enseigne présente en façade est parfois présente sur les documents commerciaux (lettres à entête, ou factures) quand ceux-ci représentent par une photo ou un dessin l’entreprise concernée. Ces images peuvent être retrouvées sur des objets publicitaires mais plus clairement sur des cartes postales ou photos. Bien entendu, le garage ou le boulanger d’un petit village a peu de chance d’avoir conservé une photo de sa façade…

Enseignes - Carte postale de Rodez. Coll. C. Cheuret
Sur les toits
Cheminées, échelles à neige, antennes ou épi de faitage sont les éléments de la maison qui laissent le moins de trace dans les archives… sauf dans les litiges ou les accidents !
D’autres éléments
Bornes géodésiques et marques de nivellement sont recensées dans les bases de l’IGN. Vous trouverez facilement les renseignements les concernant.
Les plaques de rue ont laissé une trace dans les délibérations communales (parfois retranscrites dans la presse ou le bulletin municipal).
L’inventaire, par exemple après décès, peut être une piste pour retracer un plan de maison, donc de ses ouvertures.

Marque de nivellement. Photo C. Cheuret
La construction ou réparation
Il a été évoqué plus haut des dossiers de construction ou réparations liées à l’alignement. A compter de l’obligation d’établir des permis de construire en 1943, les dossiers sont à rechercher, s’ils ont été conservés, dans les archives communales. Quelques-uns peuvent également être conservés aux archives départementales.
La mitoyenneté, enfin, peut être une piste pour décrire une façade, tant dans ses litiges que dans les dossiers d’urbanisme.
Une quête moderne
S’il est possible de redessiner la façade d’une maison des deux derniers siècles, il est quasiment impossible de l’imaginer pour des périodes plus anciennes. En fonction de la région, on pourra imaginer une longère, un chalet ou des toitures spécifiques...
© 2025 Généalanille Article publié le 6 octobre 2025