Quatre années de fêtes aériennes

1911-1912-1913-1914 Quatre années de fêtes aériennes à Villefranche de Rouergue avant la grande guerre avec quelques incidents et aléas d’organisation….

La journée d’aviation de 1911

C’est dans le cadre de la fête de la St Jean que Villefranche de Rouergue accueille sa première journée d’aviation . Le terrain est choisi. L’organisation logistique se met en place. Les arrêtés communaux et préfectoraux sont pris.

Il faut veiller à bien canaliser la foule notamment pour le stationnement. Et il faut surtout s’assurer que les pilotes ont leur brevet car le public par son enthousiasme peut amener à mettre en marche les moteurs des avions et faire exécuter des vols par des pilotes non expérimentés.

Pour cette première année, sont attendus:

  • Pierre Divetain, aviateur ayant participé à la course Paris Madrid sur biplan Goupy moteur Gnôme,
  • Mr Visseaux aviateur sur biplan Sommer,
  • et Mr Mauthier, chef pilote de l’école bressanne sur monoplan Morane.


Leurs brevets sont vérifiés le 14 juin 1911 mais il semble qu’ils ne viendront pas en Aveyron car deux autres noms apparaissent dans le compte rendu de la manifestation.

Quelques incidents

Plus de 4000 personnes arrivent par le train, plus ceux venus à pied, à bicyclette, en voiture… La foule se presse vers l’aérodrome pour visiter le monoplan Blériot de Lusetti et le biplan Sommer de Chaussée qui sont sous les hangars. Un premier incident entache la fête le dimanche, avec une hélice du monoplan qui blesse un mécano (voir le compte rendu sur le site de l’aéroclub du Rouergue).

Le biplan est sorti. Après un premier vol de 8mn, il faut laisser reposer la machine et le pilote. Il repart 3 quarts d’heures plus tard pour un vol de 20mn. L’atterrissage est un peu brusque et casse un patin. Heureusement sans blessé. Il est déjà 19H30 et la foule doit se disperser.

Le lundi, un nouvel vol est prévu. L’hélice du monoplan n’est pas arrivée, il restera au hangar. Le biplan est démarré mais un éclat blesse le pilote. II est soigné par le docteur et deux religieuses. Il finit par s’envoler un peu avant 18H30 pour un vol de 8mn. L’atterrissage est fait face au public des places payantes.

A 18H48, le biplan repart. On le voit s’éloigner mais jamais revenir. Après 25mn, il n’est toujours pas là ! On apprend qu’il a chuté à 2km de la ville. Le pilote n’a rien. Ouf ! Des automobilistes partent le chercher et on voit le pilote arriver à pied. Il a cherché à atterrir, voyant que l’avion avait des difficultés matérielles. Il a finit par tomber d’aplomb de 5 mètres de haut. L’hélice est brisée, l’avion est très endommagé mais le pilote n’a rien.

1912 une fête ratée

Une belle réussite en 1911 engage les organisateurs à renouveler la fête de l’aviation en 1912. C’est le pilote Brindejonc des Moulinais qui est prévu pour la fête mais il se désiste au dernier moment. Et pire, il ne répond pas dans la semaine qui précède la manifestation.

Le bruit s’évente, le public ne se déplacera pas en masse comme l’année précédente.

Le pilote finit par se justifier. Son avion est trop rapide pour un terrain aussi petit. Et les autres appareils d’exhibitions sont cassés. Un par Bedel le 1 er jour, l’autre par Bedel le 2 ème jour. Bielovucci qui devait le remplacer s’est cassé la rotule et Caudron le 2ème remplaçant trouvait que ça lui faisait trop de frais de venir. Mais si un jour il passe près de Villefranche, il s’engage à survoler la ville gratuitement pour dédommager…

1913 le retour de l’avion

Clovis Marius Amans propriétaire à Castelnau le Lez (34) s’engage à organiser les journées d’aviation de 1913 avec le concours de son fils Charles muni de son brevet de pilote N°845 et de sa licence N°910. Il a une assurance pour couvrir les risques et il prend en charge les frais liés aux mesures d’ordre prescrites et les indemnités des gendarmes et agents de la force publique qui auraient un accident en participant à l’événement.

Le terrain d’aviation choisi est toujours le même. Son emplacement est au centre d’un amphithéâtre naturel qui permet aux petits malins de s’installer en hauteur sans payer de droit d’entrée.

La fête se passera presque sans incident. Après un premier vol, le moteur est remis en route. Le ciel est clair. Mais le pilote est obligé d’atterrir rapidement car le moteur fuit et lui projette de l’essence sur le visage, ce qui l’aveugle. Les vols du lendemain seront exécutés sans problème.

 1914 Plus d’avion

Dans la réunion du mois de mai 1914, le comité des fêtes hésite : une fête de gymnastique ou une fête de l’aviation  ? L’aviation est un spectacle déjà passé de mode mais la gymnastique n’est pas un clou et il faut attirer des visiteurs. Donc on se résigne pour une fête de l’aviation avec une fête de gymnastique !

Qui fit fête aérienne, ne dit pas forcément avion. C’est donc une montgolfière qui est choisie pour les fêtes de 1914.

Gonflement, vol captif avec distribution de jouets. Ce gros ballon a du en impressionner plus d’un.

A 16h, le hardi pilote grimpe dans la nacelle de l’ aérostat « la ville de Villefranche » et s’élève dans les airs. C’est un vent d’ouest qui le pousse. Le ballon reste à la vue des spectateurs une vingtaine de minutes avant de disparaitre. Il atterrira près de la baraque de Pachins, sur la commune de La Bastide l’Evêque.

Une mode dépassée

L’aviation est un spectacle déjà dépassé en 1914. Quelques mois plus tard, la 1 ère guerre mondiale éclate et les avions survoleront régulièrement les tranchées.

Après 4 ans de guerre, ce sont quelques manèges et balançoires qui viendront animer la fête de la St Jean 1919.

Sources: 4M294-AD12, Journal de l’Aveyron-AD12, le Narrateur-AD12

 © 2017 Généalanille - Article publié le 2 septembre 2017

Noyade
4 août 2025
Alors que le record de noyade est battu depuis le début de l’été, quelles traces retrouver des noyades chez nos ancêtres ?
IOA
1 août 2025
L'Institut Occitan de l'Aveyron a besoin d'aide pour poursuivre sa collecte de mémoire vive. Suite à un vol de matériel, son studio mobile a besoin d'être rééquipé.
anneau d'un enfant exposé
28 juillet 2025
« Un enfant exposé au tour de l’hospice » est une mention que l’on peut retrouver dans les actes d’état civil. Le tour d’exposition, ou tour d’abandon, a-t-il été une bonne idée ? Quelles recherches faire sur ces enfants exposés ?
Registre de voyageurs
21 juillet 2025
Le registre de voyageurs ou registre d’hôtel permet de tracer les déplacements de nos ancêtres dans les hôtels ou garnis.
Affiche 14 juillet
14 juillet 2025
Le 14 juillet est jour de Fête nationale dans toute la France. Aspects cérémoniels, aspects festifs, faits divers, quelles archives peut-on consulter autour du 14 juillet ?
Vente mobilière
7 juillet 2025
Lors d’une vente mobilière, les acheteurs ont l’occasion d’entrer dans l’intimité d’une personne, d’un couple ou d’une famille. Comment en retrouver la trace pour compléter l’histoire familiale ? Quelles archives rechercher ?
Acte réformé
30 juin 2025
Avez-vous déjà rencontré la mention "acte réformé" en marge d'un acte d'état civil ? Quels documents vous permettent d'en savoir plus sur la rectification de l'état civil ?
Facture
23 juin 2025
Nos ancêtres avaient eux aussi des factures à payer ou à émettre. Faut-il jeter ces vieux papiers ou comment peut-on analyser les informations qui les comportent ?
Voiture
16 juin 2025
Comment retracer l’histoire d’une voiture ? Faut-il s’arrêter à une liste de propriétaires ? Quels documents complémentaires rechercher ?
Billet de logement
9 juin 2025
Le billet de logement est une forme de réquisition imposée à un habitant pour héberger des militaires de passage dans sa commune si elle ne dispose pas de caserne ou si celle-ci n’est pas disponible.
Voir plus d'articles