Né un 8 mai

Ex légionnaire né un 8 mai, Ludwig a passé une partie de la 1 ère guerre mondiale comme interné à Saint Affrique en Aveyron.

Minoterie Sambucy

Allemand engagé aux côtés des français

Il se dit être né le 8 mai 1891 à Offenbach en Allemagne. C’est aussi ce que dit son livret militaire. Il s’appelle Ludwig Erb et est fils unique de Franz et d’Augustine Auber.

Boulanger à Tunis en 1908 et 1909, Ludwig est à Nice en 1910. C’est dans cette mairie qu’il s’ engage volontairement pour 5 ans au titre du 2 ème régiment d’étranger. Sa fiche matricule n’est pas, à priori, ni aux archives départementales des Alpes Maritimes (lieu de son engagement), ni sur le site des ANOM (lieu de résidence connue). Elle n’est pas, non plus, sur le site du grand Mémorial.

Après 5 ans de service, il est libéré le 18 décembre 1915 comme soldat de 2 ème classe avec un certificat de bonne conduite et une médaille commémorative du Maroc avec agrafe « Maroc ».

Ex légionnaire au camp de Mascara

Il devient un ancien légionnaire assimilé à un civil et est transféré à Mascara dans le département d’Oran en Algérie. Ce camp comprend des ex-légionnaires , soit réformés pour raison de santé, soit parce qu’ils ont terminé leur engagement sans le renouveler à cause de leur nationalité. On y trouve aussi quelques hommes engagés pour la durée de la guerre mais qui ont été écartés par inaptitude physique.

Leur cantonnement est fait dans une grande caserne de tirailleurs composé d’un bâtiment à étages, bien aéré et situé au milieu d’une cour sans ombrages. Bien mieux, donc, que certains internés dans des « gourbis ».

Interné à Saint Affrique

Le 8 juin 1916, il part d’Algérie vers l’Aveyron avec 305 autres internés à bord du paquebot Mejerda. Le navire accoste à Port Vendres le 10 juin vers 8H avec 131 colis pour 3445 kilos. Mais il y a cafouillage : le télégramme annonce 306 hommes et il n’en descend que 305 ! Il faut chercher le fuyard ! Après plusieurs heures et contrôles, il s’avère que c’est le télégramme qui est faux : ils ne sont que 305 hommes.

Ils repartent à 17H45 escortés par 32 hommes de troupe jusqu’en Aveyron. Les 195 internés venant de Mascara sont dirigés sur St Affrique avec 10 colis pour 225 kilos. Les autres sont répartis entre Villefranche de Rouergue et Espalion selon leur patronyme.

A St Affrique, ils sont hébergés dans l’ actuel lycée Saint Gabriel. Ils n’ont pas droit à un sac de couchage et à un polochon comme les internés des autres dépôts du département. S’ils en veulent, qu’ils se le payent !

Les hommes se tiennent bien. Contrairement à ce qui s’est passé à bord et à l’arrivée à Port Vendres. Le sous préfet reçoit une trentaine d’hommes. Il leur autorise, s’ils se conduisent bien , à organiser de petites représentations théâtrales. Un certain nombre compte bien travailler.

D’ailleurs « Le préfet nous a promis du travail d’ici un mois : s’il ne tient pas sa promesse, on lui montrera comment on passe les grilles. »

Travailler , cela les changera du désœuvrement qu’ils ont subi à Mascara.

Au travail !

Les hommes sont affectés dans d’autres départements ou d’autres camps en fonction de leur passé, leur réputation, leur attitude ou leurs compétences. Ils travaillent aux champs, dans les usines, dans les mines. Ou retournent dans des camps disciplinaires si leur attitude est incorrecte.

Et Ludwig ? Ludwig Erb remplit les conditions voulues pour bénéficier d’un permis de séjour dès le 23 septembre 1916. Ainsi, il peut être en résidence libre dans le département. Et comme il a les forces musculaires pour travailler, Mr Razimbaud, marchand de charbons à Saint Affrique, l’embauche. Le document l’indique boulanger .

La minoterie Sambucy et Gay de St Affrique embauche 3 ouvriers le 20 septembre 1918, dont « Louis Erp » . On peut imaginer que Ludwig Erb sera encore en Aveyron au moment de l’armistice…. ce qui ne pourra être vérifié que lorsque la salle de lecture sera réouverte suite au confinement!

Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de mai 2020 sur le thème imposé “né un 8 mai”.

© 2020 Généalanille

Commerce
12 mai 2025
Pouvoir créer son commerce ou l'agrandir ? En 1939, un contrôle est mis en place et impose aux commerçants et industriels, tant locaux que réfugiés, tant français qu'étrangers, de faire des demandes préalables. Les dossiers conservés dans les archives peuvent permettre de mieux comprendre les enjeux de l'histoire locale et familiale.
Communiants
5 mai 2025
Peut-on retrouver la date de communion d’un de vos ancêtres ? Quelles pistes suivre et dans quelles archives rechercher ?
Ruban violet
28 avril 2025
Avoir « le ruban violet » signifie être décoré des palmes académiques. Retrouver la trace de cette distinction pour l’un de nos ancêtres est passionnant. Cependant, s’intéresser aux membres décorés peut permettre de trouver d’autres ressources en généalogie et en histoire locale.
Chabrot
21 avril 2025
Alcool, tabac… nos ancêtres étaient-ils sensibilisés aux risques d’addictions et de dégradation de leur santé ? Quelques éléments de réponse.
Puits à eau
14 avril 2025
Outil indispensable pour se fournir en eau potable, le puits était un élément habituel dans le paysage de nos ancêtres. Que reste-t-il de ce petit patrimoine et peut-on retracer l’histoire d’un puits à eau ?
Village
7 avril 2025
Certains drames personnels ou locaux ne sont pas retranscrits dans les actes de décès de l'état civil qui doivent rester neutres. Voici un exemple.
Recensement des Espagnols
31 mars 2025
Comment peut-on pister, en France, les traces d’un ancêtre Espagnol pendant la Seconde guerre mondiale ? Quels renseignements contiennent les recensements des étrangers à cette période ?
Carte d'alimentation
24 mars 2025
La carte d’alimentation, rendue obligatoire pendant la Seconde Guerre mondiale, nous permet, aujourd’hui, de bénéficier d’un recensement de la population entre 1936 et 1946.
Sténo
17 mars 2025
Pourquoi nos ancêtres ont-ils appris la sténographie ? Que se cache-t-il derrière cet apprentissage ?
Transportés en Algérie suite au coup d'état de 1851
10 mars 2025
Suite à leur rébellion contre le coup d’état du 2 décembre 1851, des Français ont été condamnés et transportés en Algérie. Certains d’entre eux ne sont pas revenus.
Voir plus d'articles