Le sapin de Noël

Le premier sapin de Noël des enfants du personnel de la préfecture de l’Aveyron et de celui de la police de Rodez est organisé en décembre 1945.

Et si on fêtait Noël ?

C’est parce que la fête des mères organisée en 1945 a été un succès que les services de la préfecture imaginent une réception à Noël.

Dès le 14 septembre 1945, le préfet décide d’organiser une fête autour du sapin de Noël pour l’ensemble des enfants du personnel de la préfecture et de celui de la Police.

Les invitations sont lancées : il faut recenser les enfants de moins de 14 ans et s’inquiéter de leur présence. Mais que « ceux qui ne pourront pas venir à la fête se consolent, le service social leur donnera un jouet quand même. »

Le service de l’assistance publique, celui de la santé, celui des archives départementales, les différentes divisions… tout le monde est prévenu.

Un peu d’organisation

Une grande fête, c’est bien, mais ça demande de la place…  Comme les locaux sont exigus, le préfet est obligé de « réduire au seul papa ou à la seule maman les invitations des grandes personnes ». Pour les enfants des policiers, seules les mamans sont invitées !

Pour le sapin, « il serait désirable qu’il atteigne le plafond. » Les décorations sont achetées par correspondance à Paris.

Il faut aussi prévoir les animations.  Ce sont les marionnettes de Mr Salvan qui sont choisies. « Il y a des animaux qui donneront une frayeur délicieuse à vos petites filles ». Parle-t-on du crocodile et de l’éléphant ? Ces animaux sont mêmes susceptibles de faire l’appel pour la distribution des cadeaux…

Parlons cadeaux

Le budget n’est pas extensible, surtout à la sortie de cette deuxième guerre mondiale. Des demandes de catalogue sont envoyées dans le Jura auprès de 3 fabricants de jouets en bois.  Des propositions sont faites par des grandes enseignes pour l’achat en gros de livres (un bon petit Diable, les contes de Perrault, « Bibiche s’amuse »), ou de jeux ou objets plus classiques (petits chevaux, soldats, autos, « jeeps », alphabets, tirelire)…

Finalement, c’est aussi le bon sens pratique et  les doigts de fée de certaines personnes qui permettront des cadeaux originaux et locaux  !

Le chou à la crème du préfet

Le compte rendu de la manifestation est le suivant :

C’est le dimanche 16 décembre 1945 qu’ont été réunis autour d’un sapin illuminé les enfants des personnels. Les salons de l’hôtel de ville étaient probablement trop petits pour ces enfants et leur famille.

Une troupe d’éclaireurs routiers a prêté son concours et intéressé le jeune auditoire par des chants mimés repris en cœur , puis des saynètes de guignol et même une véritable représentation théâtrale de farces moyenâgeuses.

Quelques jeunes filles des bureaux avaient joliment décoré de clinquant et de lierre les tables du gouter autour desquelles se réunirent les 60 convives.

La collation comportait une tasse de chocolat, un pain au lait et un chou à la crème offert personnellement par le préfet pour pallier la modestie forcée du menu du service social.

Une quarantaine d’enfants trop petits ou trop malades n’a pas pu assister à la fête. Mais le cadeau qui leur était destiné leur a été remis dès le lendemain.

Les jouets étaient exposés sur un billard. Et comme la fête a été préparée à l’avance ; on avait eu le temps de confectionner pour les moins de 3 ans une série de lapins en tissus de toutes les couleurs et pour les petites filles des berceaux en carton avec des casiers inutilisables des bureaux , recouverts d’étoffe Pompadour. Ces jouets hors commerce avaient un caractère personnel qui fut très apprécié.

C’était la première fête de ce genre en Aveyron. Elle a créé des dévouements et fait naitre des contacts entre des familles qui n’ont pas l’habitude de se rencontrer.

Source : 324W298-AD12

© 2018 Généalanille - Article publié le 23 décembre 2018

Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de Décembre 2018 sur le thème imposé « traditions de Noël ».

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