Transportés en 1852 et morts en Algérie
Suite à leur rébellion contre le coup d’état du 2 décembre 1851, des Français ont été condamnés et transportés en Algérie. Certains d’entre eux ne sont pas revenus.
Le coup d’état du 2 décembre 1851
En 1848, Louis-Napoléon Bonaparte devient le premier président de la République française pour un mandat théorique de 4 ans, non renouvelable. Pour garder le pouvoir, il organise un coup d’état qui a lieu en 1851, à une date symbolique : le 2 décembre. Ce jour correspond à la date anniversaire du couronnement de Napoléon Ier mais aussi de la victoire d’Austerlitz.
Plusieurs mouvements, tant à Paris qu’en Province, se forment pour préserver le régime républicain. Après plusieurs jours de lutte, les insurrections sont vaincues, la France retrouve un Empereur et la répression commence.

Fiche illustrée Edito-Service. Coll. C. Cheuret
La transportation
27 000 personnes environ sont arrêtées. 10 000 sont condamnées à la transportation vers Cayenne (dans le bagne) ou en Algérie. Dans ce dernier cas, on distingue ceux condamnés à « Algérie + », c’est-à-dire 10 ans en résidence forcée, de ceux condamnés à « Algérie – », c’est-à-dire 5 ans en résidence libre.
Dans le cas de l’Aveyron, on dénombre 109 républicains qui sont susceptibles d’être transportés. Certains ne subiront pas cette sanction, les autres rejoindront Sète pour prendre le bateau à destination de l’Algérie.

Géographie - Cours moyen - Pierre Foncin - Coll. C. Cheuret
L’allègement des peines
Des commutations de peine ou des grâces sont accordées par l’Empereur les 2 et 4 décembre 1852. Il en sera de même à l’occasion de son mariage en janvier 1853.
Les transportés concernés peuvent alors, en théorie, rentrer chez eux et ne seront soumis qu’à la surveillance de haute police.

Journal de l'Aveyron - 1er janvier 1853 - Version numérisée par les AD Aveyron.
Trop tard
Pour certains d’entre eux, il est déjà trop tard. Par exemple pour le département de l’Aveyron, on constate la mort en Algérie d’au moins deux transportés :
- Jean Antoine Issaly âgé de 42 ans , propriétaire au Bosc et père de 6 enfants, mort le 18 décembre 1852 à l’hôpital de Bône (Acte 532)
- Jean Antoine Roux, âgé de 59 ans, chapelier à Rodez, mort le 12 janvier 1853 à l’hôpital de Bône (acte 86)
Leur corps ne sera pas rapatrié.
Pour faire des recherches sur le sujet
Pour retrouver la trace des transportés des coups d’état de 1848 et 1851, les principales ressources sont à rechercher dans les archives départementales et nationales. La presse relaye également quelques informations.
Deux sites de référence peuvent également être consultés : http://inculpes-juin-1848.fr et https://1851.fr/
A noter, les soldats envoyés pour réprimer le coup d'état sont, en partie, ceux qui seront dirigés dans l'empire Ottoman pour combattre contre la Russie lors de la guerre de Crimée de 1853 à 1856.
Quelques monuments aux morts ont été érigés à la mémoire des victimes du coup d’état de 1851. Ils ne sont cependant pas dédiés aux transportés.

Cet article a été réalisé dans le cadre du challenge UproG de mars 2025 sur le thème imposé "un mort en Algérie".
© 2025 Généalanille Article publié le 10 mars 2025