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Viard Antoine, mort pour la France

Entre Grury et Rigny

Antoine Viard est né le 26 mars 1883 au lieu dit la Mallevelle à Grury. Après la naissance de son frère Louis, la famille déménage pour Rigny sur Arroux, d’abord aux Fontenettes puis à la Commanderie. Ils reviennent s’installer à “la Bise” à Grury au début du 20 ème siècle.

En 1904, il est part faire son service militaire au 29 ème régiment d’infanterie. Il revient à Grury en 1907 avec son certificat de bonne conduite. Son frère Louis est déjà revenu de sa période militaire : il est réformé.

Départ pour la guerre

Arrive le temps de la mobilisation générale, Louis est réformé, François, le dernier garçon de la famille, ne part pas de suite car il est de la classe 1914.

Antoine, pour sa part, fait son paquetage et arrive dans son régiment le 11 aout. Du 29 ème RI, il passe au 27 ème RI le 31 aout 1914 puis au 156 ème RI le 1 er octobre de la même année. Le « 15-6 » est en période de paix stationné à Toul.

La course à la mer

Antoine Viard rejoint son nouveau régiment alors que celui-ci fait sa course à la mer : il quitte la Lorraine pour aller protéger l’accès à la mer dans la Somme et la Belgique.

Le 156 ème RI est décimé en attaquant Mametz et n’arrive pas à progresser le 3 octobre 1914 lors de son attaque de Fricourt .

Le régiment est relevé entre le 12 et le 14 octobre et se rend par étapes dans la région de Monchy au Bois, au sud d’Arras.

Il reprend le chemin du front le 26 octobre pour attaquer Monchy . Pendant 2 jours, les troupes sont stoppées à la lisière du village. Elles garderont leur position jusqu’à la fin octobre.

En Belgique

Le 3 novembre 1914, les troupes sont embarquées pour la Belgique. Elles se battent au côté des anglais dans le secteur de Messines . Les progressions sont faibles et les pertes importantes.

Elles restent dans la région jusqu’au 23 novembre.

Après quelques jours de repos, le 156 ème RI occupe le secteur de Saint Julien jusqu’au 15 février 1915 dans des conditions difficiles (humidité, froid…) qui ne sont cependant pas transcrites dans le journal de marche mais dans l’historique du régiment.

Du 8 mars au 10 avril, c’est vers Zonnebeke que les hommes sont affectés avant de redescendre vers la France le 14 avril.

Le Pas de Calais

Le 28 avril 1915, les bataillons reprennent du service dans la région d’Ecoivres (62).

Le journal égrène quotidiennement l’état des pertes jusqu’à l’attaque du 9 mai 1915.

A 10H, « tous les hommes sortirent de la parallèle de départ par de petites échelles placées à intervalles réguliers. » « Chaque compagnie disposait de 20 grenadiers portant chacun 3 grenades. » « Les hommes, au pas, franchissent la 1 ère puis la 2 ème ligne sans grande résistance. »

A 11H, le régiment a atteint la Targette . La route Arras Béthune a été enlevée.

A 12H, le 156 ème se rend compte que le 160 ème RI n’a pas avancé derrière lui, un vide est créé entre les troupes et permet aux allemands de faire des pertes importantes dans les rangs français.

La bataille continue le lendemain matin mais les troupes n’avancent plus.

Après plusieurs jours d’attaques soit en première ligne, soit en appui d’autres troupes, il est enfin relevé le 24 mai 1915. Les pertes s’élèvent à plus de 1300 hommes.

Le 156 ème RI est de retour le 16 juin sur les terrains qu’il a quitté 3 semaines plus tôt et s’y bat jusqu’à fin juin.

Le vrai premier grand repos a alors lieu jusqu’au 25 aout 1915.

En Champagne

De fin aout 1915 au 23 septembre, le 156 ème RI tient le fortin de Beauséjour dans la Marne. Il participe à la bataille de Champagne du 25 septembre.

Il reste dans le secteur de Maisons de Champagne jusqu’à la fin de l’année.

La Lorraine

Début février 1916, le régiment est dans le secteur de Baccarat . Il organise la défense des 2èmes et 3 ème positions. Alors qu’il s’apprête à se rendre au camp d’instruction de Saffais , il est mis en alerte et reprend le train à Charmes direction la Meuse.

La bataille de Verdun

Verdun, 303 jours de bataille en cette année 1916. Le 156 ème RI arrive le 22 février à Mussey et Neuville sur Orne. Le 24 février, il est dirigé sur Beauzée sur Aire où il bivouaque avant d’être embarqué par autobus pour le fort de Regret à Verdun . Les forts de la région sont pleins et le régiment doit bivouaquer dehors par un froid extrêmement vif.

Le 25 février 1916 en début d’après midi, les troupes se rendent sur le ravin sud de la cote de Froide Terre qu’ils quittent à 18H30 pour aller occuper le village de Bras « coûte que coûte. »

La nuit est terrible, les hommes sont fatigués ou blessés, sans vivre, sans moyen de communication et il leur faut défendre leur territoire et envoyer des patrouilles en avant.

Pendant que Pétain prend le commandement de la 2 ème armée, le 156 ème avance et s’installe sur la crête de la côte du Poivre .

Jusqu’au 10 mars, le régiment est aux avant postes au nord ouest du fort Saint Michel, sur les pentes sud de Froide Terre et au ravin de Louvemont.

Le 156 ème part cantonner à l’hôpital de Verdun.

Le 14 mars il passe la revue. En tant que tambour, Antoine Viard est en première ligne.

 

C’est le 9 avril 1916 que les hommes retrouvent les bombardements dans la région de Montzéville. Il faut protéger la cote 304 à Esnes. Pendant 10 jours, le régiment va rester sous un bombardement incessant et tenter de faire progresser leurs lignes.

Le 20 avril, le régiment s’éloigne de Verdun et part cantonner à Robert-Espagne au nord de Saint Dizier.

Départ pour la Somme

Le 24 avril 1916, les hommes sont embarqués en chemin de fer pour la région de Montdidier (80). Quelques jours de repos, de nouvelles séances intensives d’instruction puis le régiment part s’installer à l’est de Péronne. Après quelques étapes dans la région, le 15-6 est à Maricourt le 14 juin. Il y passe une semaine avant d’être relevé et revient dans les tranchées la nuit du 27 au 28 juin 1916.

La bataille de la Somme

Le 1 er juillet 1916, c’est le début de la bataille de la somme. La 3 ème compagnie d’Antoine Viard est sur la droite. « A 7H30 l’attaque est déclenchée. Les vagues successives sortent et progressent presque sans perte. » A la fin de la journée les différents bataillons ont bien avancé, fait 300 prisonniers et Antoine Viard ne répond plus à l’appel .

 

Disparu au champ d’honneur

Une légère confusion est visible sur sa fiche matricule : il est noté disparu le 1 er juillet 1915 à Hardecourt (80) alors que son régiment n’est pas dans cette région.

Le journal de marche du 156 ème RI le porte prisonnier au 1 er juillet 1916.

Le 16 juillet 1916, son acte de disparition est signé par le sous-lieutenant du régiment, officier d’état civil.

Par jugement du 15 juillet 1921 du tribunal d’Autun, Antoine Viard est officiellement reconnu disparu et mort pour la France . Il avait 33 ans. Deux mois plus tard, ce sera au tour de son petit frère de mourir au front.

Sources : 5E227/13-AD71, 6M Recensements Rigny et Grury-AD71, 1RM Autun 1903-AD71, 1RM Autun 1904-AD71, 1RM Autun 1914-AD71, 3U299-AD71, JMO 26N699/8, 26N699/9 et 26N699/10-sga mémoire des hommes, historique du 156 RI BDIC

© 2016 Généalanille - Article publié le 1er juillet 2016

 

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