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Durand Jean Marie, mort pour la France

Jean Marie Durand est né le 3 février 1889 à Grury. Il est le fils unique de Louis Durand et de Marie Gogneau, tous les deux cultivateurs au hameau de Brion.

Le 1 er octobre 1910, il part faire son service militaire au 60 ème régiment d’infanterie et rentre à Grury 2 ans plus tard. Quand sonne l’heure de la mobilisation générale, Jean Marie Durand rejoint son régiment et arrive à Besançon le 3 aout 1914.

L’Alsace redevient française

Les hommes sont transportés par train jusqu’à Belfort avant de se placer à la frontière allemande à Foussemagne. Un premier homme est blessé le 6 aout, plusieurs hommes (dont un capitaine et un lieutenant) meurent le 7 aout, mais Altkirch est pris.

« On fête dans les cafés la résurrection de l’Alsace désormais française. »

Pendant ce temps là, les allemands se montrent brutaux à Mulhouse et font des perquisitions à la recherche d’éventuels soldats cachés par les habitants.

Le 18 aout, le régiment doit faire une entrée triomphante dans Mulhouse . C’est chose faite dans la journée. La guerre semble presque trop facile jusqu’à l’ordre d’évacuation de la ville le 24 aout.

 

En renfort dans la Somme

Le régiment est embarqué à Belfort le 26 aout 1914 au matin et sort des trains le lendemain soir à Villers-Bretonneux. La chaleur est accablante en Picardie et c’est sans discontinuer que les soldats voient avec étonnement et tristesse ces « files de gens qui fuient l’invasion  » emportant avec eux leurs maigres affaires.

Le 29 aout 1914, un combat acharné a lieu dans le secteur de Proyart. Le terme de « pertes sensibles » fait comprendre que les 60 morts inhumés par le curé de Framerville sont très en dessous du nombre réel de décès ce jour là.

D’ailleurs, c’est l’heure de la retraite. Les hommes évacuent la Somme pour se réfugier en arrière , marchant sous un soleil de plomb et faisant sauter les ponts derrière eux. Ils s’approchent de Paris et aperçoivent à l’horizon les tours du Sacré Cœur de Montmartre et la Tour Eiffel.

Le régiment va s’établir à Plailly le 4 septembre 1914. Un mois seulement de guerre et déjà tant de kilomètres.

 

La bataille de l’Ourcq

Dès le 5 septembre 1914, le 60 ème régiment d’infanterie doit repartir au combat direction Bouillancy et la vallée de l’Ourcq. Deux jours plus tard, il est dirigé vers la ferme Nogeon à Réez-Fosse Martin qui est détruite, ainsi que la distillerie attenante lors de 3 jours de bombardements acharnés par les allemands.

Le régiment ne compte plus que 12 officiers et 926 hommes.

 

L’avancée dans l’Aisne

Après une journée pour se réorganiser, les hommes doivent reprendre la route le 11 septembre. Ils passent l’ Aisne le 12 au soir et vont s’installer dans les tranchées vers Autrèches pendant de longs mois.

Le 12 novembre 1914, l’ordre est donné d’attaquer le plateau de Nouvron. A 13h, après 5 heures de combat, le verdict est sans appel : l’attaque a complètement échoué. On propose au général de remonter une opération dans l’après midi mais avec l’aide de l’artillerie. L’action se termine avec la tombée de la nuit sur un échec des troupes françaises.

Echanges sympathiques avec les allemands

Le journal de marche du 19 novembre 1914 qualifie l’incident de «  très bizarre . » Des allemands sortent des tranchées et demandent à parlementer. L’officier allemand prétend que les allemands et les français avaient tort de se faire la guerre et que seuls les anglais étaient nos ennemis communs.

Des journaux allemands sont remis aux français et l’officier indique qu’il reviendra le lendemain à 9 heures mais le général français, averti de l’incident, ordonne de ne plus engager de conversation avec les allemands. L’allemand tient parole et rapporte les papiers du lieutenant Mettetal comme il l’avait promis la veille, les français, eux, obéissent à l’ordre du général.

Repos, vaccination et Noël

Dans la nuit du 13 au 14 décembre 1914, le 60 ème RI est relevé par le 170 ème RI. Les hommes prennent du repos, sont vaccinés, nettoient leurs armes et leurs affaires, font des exercices. Le 22 décembre, de nombreux paquets de Noël arrivent et sont distribués aux soldats. Le 25 décembre, la musique passe dans l’après midi sur la place de la mairie.

Le surlendemain, une visite est faite par les médecins pour classer les hommes en 3 catégories  : les “incapables à pouvoir continuer la campagne” donc à renvoyer au dépôt, les « à ménager » qui doivent être portés en réserve et les “solides” qui continuent les combats. Cette opération vise a diminuer sensiblement le nombre de soldats de la compagnie à un chiffre de 200-220 hommes.

Alors que les vœux de la nouvelle année sont transmis de grade en grade, l’ordre de départ est fixé au 2 janvier. Les nouveaux cantonnements sont fixés autour de Nampteuil, au sud est de Soissons.

Retour dans les tranchées

Le 11 janvier 1915, les hommes du 60 ème RI relèvent ceux du 231 ème RI dans les tranchées allemandes (conquises la veille) de la côte 132 au sud de Soisson. Un combat va s’engager pendant 3 jours et causer la perte de 25 officiers et 1800 hommes de troupe.

Le 19 janvier après plusieurs contre-ordres, le régiment retourne en cantonnement après une étape très dure dans une « nuit des plus noires avec de la neige. »

 

Mariage pendant une permission

Jean Marie Durand se marie probablement lors d’une permission. Il épouse Louise Briet à Dracy Saint Loup le 13 mars 1915 et 9 mois plus tard nait leur fille prénommée Yvonne.

La loi du 4 avril 1915 (JO du 10 avril) autorisera les soldats français sous les drapeaux à se marier par procuration .

Les allers et retours avec le 160 ème RI

Le 31 mai 1915, Jean Marie Durand est affecté au 160 ème régiment d’infanterie . Il y retrouve un autre Grurycois, Charles Clément.

Le 160 ème RI est affecté en Artois et se bat vers Neuville Saint Vaast le 16 juin 1915, puis est rassemblé le 14 juillet au sud d’Abbeville(80) avant d’être transporté au sud de Nancy.

Jean Marie Durand est nommé caporal le 3 juillet 1915.

Le 26 aout 1915, nouveau départ en train pour la Champagne à l’est de Somme Bionne. Le 160 ème RI participe à l’attaque du 25 septembre au 6 octobre 1915.

Jean Marie Durand est cité à l’ordre du régiment et obtient la croix de guerre avec étoile de bronze.

« sous officier très brave et très énergique. Est sorti le premier de la tranchée et s’est porté en avant en rassemblant les hommes épars pour les conduire à l’assaut. »

Il est nommé sergent le 12 octobre 1915.

Le 160 ème RI repart pour Vézelise (54) le 28 décembre 1915 pour faire des travaux de défense.

Verdun

Après deux mois en Lorraine, le régiment de Jean Marie Durand est dirigé sur Verdun le 21 février 1916 alors qu’une longue et grande bataille vient d’y commencer. Débarqués vers Bar le Duc, les hommes vont rejoindre l’ouest de la ville à pied puis en autobus.

Charles Clément meurt le 27 février 1916, Jean Marie Durand est blessé par un éclat d’obus à la tête le 9 avril 1916 probablement pendant le bombardement particulièrement violent entre 8H et 11H.

Il meurt de la suite de ses blessures le 12 avril 1916 à Salvange (commune de Rarécourt). Il avait 27 ans.

Son corps est rapatrié à Grury le 1 er mai 1922 où il est enterré dans le carré militaire.

Son épouse se remarie quelques mois plus tard. Sa fille, devenue pupille de la nation, apprendra le métier de couturière.

 

 

Sources : 5E227/12-AD71, 2Miec276-AD58, 3R308-AD71, 1R RM Autun 1909, 6M Recensements Grury-AD71, M1713-AD71, historique du 60 ème RI, 26N652/1bis-sga, 26N701/7-sga

© 2016 Généalanille Article publié le 12 avril 2016

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