Clément Charles, mort pour la France

Charles Jean Clément est né le 28 janvier 1894 au lieu dit la Malvelle à Grury. Il est le premier enfant d’Antoine Clément, cultivateur et d’Antoinette Diot.

Dès qu’il grandit, il est placé comme domestique de ferme à Cressy sur Somme chez Benoit Theveniaud au lieu dit Chez Moreau. Sa sœur Marie est bonne d’enfant dans le même village (au bourg, chez l’épicier Antoine Coulon) et ses parents restent à Grury avec le petit dernier et un petit enfant assisté de Paris. Ils déménagent avant la guerre à Savigny Poil Fol dans la Nièvre.

 

Classe 1914 en forêt d’Apremont

De la classe 1914, Charles Clément est incorporé le 1 er septembre 1914 au 12 ème régiment de hussards. Le 29 septembre, il passe au 13 ème régiment d’infanterie qu’il rejoint le 11 octobre 1914. Il est probable qu’il arrive au front après 2 mois d’exercice, c’est-à-dire vers novembre 1914.

Son régiment est installé en forêt d’Apremont dans la Meuse depuis septembre 1914.

A défaut de journal de marche, il faut se reporter à l’historique du régiment pour connaître partiellement le parcours de ces hommes.

Fin novembre 1914, le 13 ème RI va défendre coûte que coûte la redoute du Bois Brûlé et y perdre plus de 2200 hommes. Le régiment part ensuite en réserve d’armée à Cousances aux Bois avant de revenir au front fin décembre. Pendant un mois, il travaille à organiser le terrain avant de reparti à Cousances.

De Grury à Apremont la Forêt et la réserve d’armée à Cousances aux Bois


A partir de fin janvier 1915, le 13 ème RI va défendre différents secteurs de la forêt d’Apremont : tête à vache, bois d’Ailly, La Redoute….

Les offensives en Artois

Le 2 juin 1915, Charles Clément est muté au 160 ème régiment d’infanterie . Il quitte la Meuse pour rejoindre l’Artois où son nouveau régiment est en pleine réorganisation suite à la perte de 800 hommes et à l’arrivée de renforts.

Le 10 juin c’est le départ pour Izel les Hameaux mais les hommes ne combattent pas.

De la Meuse à l’Artois

Le 16 juin, le 160 ème RI est dans les anciennes tranchées de 1 ère ligne de la 11 ème division à l’ouest de la route de Béthune vers Neuville Saint Vaast . Ce jour là, l’attaque ne va pas progresser et les bataillons restent au niveau du 4 ème parallèle, deux jours plus tard, ils sont dans le parallèle N°5

Une corvée de 700 hommes est requise le 21 juin pour assainir les boyaux et tranchées du secteur. De nouvelles tranchées sont créées pour faciliter les mouvements des combattants.

La Lorraine

Après quelques jours à l’arrière, le 160 ème RI est emmené en autobus le 14 juillet vers la zone de rassemblement de la 39 ème division. Ils cantonnent à Longpré les Corps Saints à quelques kilomètres d’Abbeville. De là ils embarquent par train pour Bayon au sud de Nancy. Pendant plusieurs jours, les chefs font la reconnaissance de la forêt de Parroy .

Après un regroupement dans la Somme, retour en Lorraine


Le 19 aout, les bataillons sont envoyés vers Baccarat et doivent interdire à l’ennemi de passer la vallée de la Meurthe. Pendant plusieurs jours, ils sont occupés à de nombreux travaux de défense.

La Champagne

Le 26 aout 1915, les troupes embarquent à nouveau en train . Les hommes arrivent à Vitry la Ville au sud de Chalon en Champagne et cantonnent à Bassu.

De la Lorraine à la Champagne

Le 4 septembre 1915, ils sont dans les baraques entre Somme Bionne et Han. 200 travailleurs sont chargés de faire des abris à 1500m à l’est de Somme Bionne par roulement d’équipes pendant 8 heures jour et nuit.

Quelques jours plus tard, le 160 ème RI relève le 156 ème aux premières lignes de bataille. Les bombardements sont violents et les sorties fréquentes de l’ennemi en première ligne retardent les travaux de nuit pour créer de nouveaux parallèles.

Le 25 septembre 1915, c’est l’attaque. Les survivants de la 1 ère vague qui ont réussi à passer la 1 ère ligne allemande continuent leur progression pendant que d’autres vagues de poilus les suivent. Les français, arrêtés un instant à la 3 ème ligne allemande, parviennent à s’emparer de la partie Est du fortin, faisant au passage de nombreux prisonniers. Les troupes avancent encore selon les ordres mais une partie de l’effectif est cernée par les allemands qui sortent de leur abri. Dix des 12 commandants de compagnie sont tués ou blessés et la situation devient décousue et très confuse.

Le 5 ème hussards se lance à la charge et créée une diversion qui permet aux français de se sortir de l’impasse où ils se trouvaient auparavant.

Le sous lieutenant Boissonade s’avance dans les boyaux révolver au point précédé d’un prisonnier ennemi à qui il a promis la vie sauve. Il réussit à faire sortir des abris 350 allemands qui se rendent à un groupe de 30 français.

A 14H30, l’attaque est terminée et il faut rassembler les hommes épars.

La bataille va durer jusqu’au 6 octobre et le journal de marche égrène les pertes de plus de 1400 hommes.

Les bataillons sont réorganisés avec l’arrivée de renfort et Charles Clément est nommé caporal le 3 novembre 1915. Il passe avec son régiment la fin d’année en Champagne.

 

Retour en Lorraine

Le 28 décembre 1915, l’ordre général qui tombe fait repartir le 160 ème RI dans les trains direction Vézelise (54). Il passe deux mois à faire des travaux de défense avant de devoir repartir pour une nouvelle direction.

De Champagne en Lorraine

Direction Verdun

Le 21 février 1916, alors que la bataille de Verdun vient de débuter, le régiment embarque par trains à Charmes et débarque à Revigny à l’ouest de Bar le Duc. Il rejoint à pied Fleury sur Aire avant de monter dans des autobus pour en descendre 3 heures plus tard et s’installer dans le fort de la Chaume à quelques kilomètres à l’ouest de Verdun.

En route pour Verdun


Le 25 février 1916, ils vont sur la ligne générale de Bras en progressant difficilement à travers les réseaux de fil de fer et les bois qu’ils doivent traverser. Le régiment est placé entre le ravin de Louvremont et la gauche de la 153 ème division. Les bombardements empêchent les travaux de jour et la position du régiment est menacée à plusieurs reprises par les attaques allemandes.

Le 27 février 1916 , le bombardement plus violent a cependant fait moins de pertes.

Mais parmi celles-ci se trouve Charles Clément, mort pour la France à 22 ans .

Son décès est transcrit sur les registres d’état civil de Savigny Poil Fol où ses parents résident. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de cette commune et sur celui de Grury, son lieu d’origine.

Sources: 5E227-13-AD71, 1R412-AD58, 6M Grury-AD71, 6M Cressy-AD71, historique du 13ème RI, sga mémoire des hommes 26N701/6 26N701/7

© 2016 Généalanille Article publié le 27 février 2016

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