Braud Jean, mort pour la France

Jean Braud est né le 13 mars 1894 au Crot Blanc à Grury. Il est le troisième enfant de Benoite Braud, domestique chez Jean Blond et veuve de Pierre Vaché depuis de nombreuses années. Le couple a eu une fille, puis la veuve a eu deux garçons comme “fille mère.”

De la classe 1914, il partira à la guerre dès le 7 septembre 1914 . Sa mère est morte depuis peu, sa sœur est mariée, son frère a déménagé.

Il est tout d’abord affecté au 26 ème régiment de dragons puis au 27 ème régiment d’infanterie le 30 septembre 1914 avant de passer au 29 ème régiment d’infanterie le 25 novembre 1914. Il part en renfort le lendemain et il rejoint le front dans la région d’Apremont la Forêt (55) où son régiment est stationné depuis le 26 septembre. Il ne reverra pas Mathieu Genevois autre grurycois décédé le 1 er octobre 1914, et bataillera peut être au côté de René Vadrot jusqu’à la mort de ce dernier.

Le 19 janvier 1915, le régiment est au repos pour 10 jours à Lavallée, il revient combattre fin janvier au bois de la Louvière au nord de Marbotte et à l’ouest d’ Apremont la Forêt . Le 29 ème reste dans le secteur jusqu’à début mars.

Le 5 mars 1915, les bataillons sont relevés et dès le lendemain ils sont rassemblés à Vignot. Le 3 ème bataillon part le 11 mars à St Julien et les autres bataillons embarquent à Void et à Sorey pour se rendre à Verdun le 15 mars où ils arrivent en fin de soirée. Le régiment reçoit un renfort de 73 hommes de troupes et le 2 ème bataillon dort à la caserne Miribel à Verdun.

Le 17 mars, le 3 ème bataillon quitte St Julien pour retourner au secteur de tête à vache vers Apremont la Forêt. Le 19 mars, le 1 er bataillon est dans les tranchées entre Riaville et Marchéville relevé régulièrement par le 2 ème bataillon.

Le 25 mars les 1 er et 2 ème bataillons embarquent à Verdun direction Dieulouard. Le 3 ème bataillon les rejoint. La fin du mois se termine par le creusement de tranchées devant Fay en Haye .

Le régiment attaque le 30 mars 1915 au soir et fait face à des allemands solidement ancrés sur la crête dans le blockhaus vers le calvaire et le cimetière. Il parvient à occuper les positions ennemies dès le lendemain.

Le 4 avril c’est le village de Remenauville qui est attaqué par le 29 ème RI. La bataille qui dure sur plusieurs jours reste vaine et les hommes repartent à Remblecourt le 8 avril pour être transportés jusqu’à Commercy en voitures où ils reçoivent des renforts.

 

Le 13 avril 1915, le régiment reçoit du renfort pour participer aux attaques du bois d’Ailly, le 20 avril, c’est 5 officiers et 233 hommes qui viennent renforcer le régiment.

Le 22 avril 1915, le 29 ème doit enlever la tranchée d’avant ligne « du point 1 de la tranchée grise, du lanterneau et de la branche NS du crochet. » A 16h, les bataillons quittent leurs abris et s’avancent sur les points qui leur ont été assignés (front 5-2 pour le 3 ème bataillon, front 2-1 pour le 2 ème bataillon et en réserve pour le 1 er bataillon.) A 19h, après 10mn de tirs d’artillerie, l’assaut est donné. Alors que le 2 ème bataillon avance et fait des prisonniers, le 3 ème bataillon a pu progresser jusqu’à la tranchée grise mais a perdu 8 officiers. N’étant plus encadré, ce bataillon doit se replier dans les tranchées 3-5.

Jean Braud fait partie des 25 portés disparus de cette nuit. Il avait 21 ans.

Il est officiellement porté disparu le 22 juillet 1915, soit 3 mois plus tard. La date de son décès est fixée le 22 avril 1915 selon le jugement qui se déroule 28 octobre 1920 au tribunal d’Autun.

Le décès est transcrit sur les actes de Grury le 12 novembre 1920.

Jean Braud est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire à titre posthume comme “brave soldat mort glorieusement pour la France le 22 avril 1915 au bois d’Ailly.” Il obtient la croix de guerre avec étoile de bronze selon le journal officiel du 18 juillet 1922.

Sources : 5 E 227/13-AD71, 1R RM 1914 Autun – AD71, 6M Grury 1911, 3U293-AD71, sga mémoire des hommes 26 N 604/1, 26 N 604/2

© 2015 Généalanille Article publié le 22 avril 2015

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