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Saulnier Pierre, mort pour la France

Pierre Saulnier est né le 18 novembre 1880 à Bryon commune de Grury de François Saulnier et de Claudine Roy. Il est le troisième des 8 enfants du couple.

Orphelin de père à 18 ans, il est ajourné pour faiblesse lors de son conseil de révision en 1901. Il part finalement faire l’armée en novembre 1903 et est affecté au 159 ème régiment d’infanterie. Le 18 septembre 1904, Pierre Saulnier est rendu à la vie civile avec un certificat de bonne conduite. Il rejoint sa mère à Bryon et travaille pour elle.

En 1911, il devient ouvrier agricole chez Gronfier à Cheddes (commune de Neuvy Grandchamp) et suit son employeur quand celui-ci s’installe à Montpeyroux (commune de Grury) fin 1913.

Au 21ème RI avec ses compatriotes du village

Quand sonne l’heure de la mobilisation générale d’aout 1914, Pierre Saulnier rejoint le 21 ème régiment d’infanterie de Langres auquel il a été affecté un an plus tôt. Il a 34 ans quand il part à la guerre.

Il arrive à Langres le 11 aout 1914 en compagnie de Marie Eugène Prévost.

Les hommes ne partent que le 6 septembre au front et se battent entre Souain et Perthes dans les jours qui suivent. Le régiment est relevé le 1 er octobre et dirigé vers Chalon sur Marne où Marie Eugène Prévost meurt le 27 novembre 1914 à l’hôpital.

Les combats dans le Nord

La troupe prend le train vers le Nord et se bat dans des conditions difficiles (neige, dyssenterie…) jusqu’à la fin de l’année. Le 21 ème régiment d’infanterie voit mourir Antoine Provost le 22 décembre à Noulettes.

Un roulement est établi à la veille de Noël pour que 2 compagnies de chaque bataillon soient en première ligne et que leur relève soit effective toutes les 24 heures . Le 25 décembre, le régiment est relevé par le 17 ème RI à partir de 17H et va cantonner à la fosse N°2 de Béthune pour le 1 er bataillon, à Petit Sains et Sains en Gohelle pour les deux autres bataillons.

Dès le 26 décembre 1914, les hommes travaillent aux tranchées de 2 ème ligne de Noeux avant de retourner en première ligne vers Noulette.

Le 30 décembre, la commune d’Aix Noulette est bombardée. Un obus de 150 tombé « à la porte du bureau du chef de corps » a la bonne idée de ne pas éclater. Le 1 er janvier 1915, une vive fusillade a lieu vers 22H dans le secteur occupé ce jour ci par la 8 ème compagnie, de quoi saluer cette nouvelle année.

Même quand les hommes quittent le front, ils continuent d’œuvrer pour la guerre. Entre 100 et 400 travailleurs du 21 ème RI sont affectés chaque jour aux travaux de 2 ème ligne de Boyeffles, Noeux les Mines et à la cote 46 à l’ouest de Mazingarbe.

Le 9 janvier 1915, c’est une double cérémonie qui a eu lieu : la présentation du drapeau aux jeunes militaires et la remise de la médaille militaire au caporal Demazières. La relève est ensuite effectée « sans incident » si ce n’est un mort et trois blessés.

Le lendemain, la commune de Noulette est à nouveau bombardée d’abord sur le château puis sur les tranchées. Pendant 5 jours, les tirs d’artilleries sont incessants et apportent un lot quotidien de morts et de blessés. Les journées suivantes sont qualifiées de « calmes » car elles ne sont agrémentées que de vives fusillades de courte durée, de canonnades intermittentes et de jets de quelques grenades. Le journal de marche évoque que les « tranchées ont beaucoup à souffrir », qu’en est-il des hommes ?

Du 19 au 23 janvier, le régiment est en repos à Mazingarbe, courte trêve avant de repartir dans les tranchées de Berthonval où il n’y a « rien à signaler. »

Le 1 er février 1915, les troupes sont passées en revues par les généraux Joffre, Foch et Maud’huy. C’est l’occasion de remettre la médaille militaire au sergent Lods. Les journées se suivent et se ressemblent dans le calme et sous la pluie.

Les 11 et 13 février 1915, deux bataillons sont transportés « en automobile » pour faire des travaux de 2 ème ligne du côté d’Arras tandis que le troisième est en 1 ère ligne dans les tranchées de Berthonval.

La relève du 16 février fera 4 blessés de la 8 ème compagnie par tir ennemi et 4 blessés parmi les cuisiniers de la 10 ème compagnie suite à un bombardement.

Le 24 février 1915, une nouvelle cérémonie de prise d’armes a lieu. C’est l’occasion de passer les troupes en revue et de remettre une médaille militaire au sergent Meyer.

Les troupes cantonnent 6 jours à Hersin.

Le 3 mars 1915, une attaque est prévue sur Notre Dame de Lorette . Les troupes sont affectées autour de Bouvigny et vont relever les autres bataillons à Boyeffles. Le 6 mars, les allemands attaquent et prennent la 1 ère ligne française. Les soldats sont dans la boue des tranchées et on dénombre au moins 160 blessés. Le lendemain, 3 sections de mitrailleuses canardent le front.

Les jours suivants, les tirs sont intermittents et provoquent quotidiennement des morts et des blessés. Les nuits sont aussi très agitées : l’ennemi « lance beaucoup de fusées et tire constamment. »

Le 19 mars le colonel Lecoanet remplace le colonel Roget. Jusqu’au 25 mars, les bataillons alternent 1 ère ligne et cantonnements à Boyeffles.

La mort de Pierre Saulnier

Pierre Saulnier est décédé le 25 mars 1915 à l’hôpital temporaire N°52 de Noeux les Mines (62) des suites de ses blessures. Il est difficile de déterminer quel jour précis il a été blessé puisque le régiment a subi régulièrement des attaques. Il est possible qu’il fasse partie des blessés du 6 mars.

Pierre Saulnier est enterré dans la tombe N°277 du carré militaire de Noeux les Mines. Son cousin germain Jean Saulnier, meurt pour la France 2 mois plus tard.

Sources:

5E227/12-AD71, M642bis-AD71, 1R RM 1900 Autun –AD71, 6M 1906 Grury-AD71, 6M 1911 Neuvy –AD71, 6M1921 Grury –AD71, sga mémoire des hommes 26 N 593/1, Le petit journal illustré.

 © 2015 Généalanille Article publié le 25 mars 2015

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