Les destins de deux frères prêtres

Une famille de vignerons à Pierreclos

Pierre Balvay et Marie Revillon se marient le 28 fructidor an IV à Pierreclos.
Vignerons, ils ont douze enfants Jean (24 ventôse an V), Marguerite (3 germinal an VI), Marie (12 vendémaire an VIII), Jean Baptiste (19 nivôse an IX), Pierrette (27 prairial an X), Philibert (30 nivôse an XII), Anne (27 janvier 1806), Jean (6 avril 1807), Pierre (15 août 1808), Marie (3 avril 1811), Joachim (10 mars 1815) et Anne Jeanne (18 août 1817).

Parmi eux, deux deviendront prêtres avec des destins très différents.

Philibert Balvay, le curé de Berzé la Ville.

Philibert Balvay est né le 17 janvier 1804 (30 nivose an XII) à Pierreclos.
Il est nommé le 1er janvier 1827 desservant de la commune de Burzy à la place de Jean Marie Buy transféré à St Ythaire. Un an et demi plus tard, le 1er juillet 1828, il part à Berzé la Ville pour remplacer Edmé Hudelot qui part à Uxeau.
Philibert Balvay restera dans la commune de Berzé la Ville pendant 57 ans jusqu’à ce qu’il se retire en mars 1885. Pendant le premier trimestre 1876, il assurera, en plus de sa paroisse, celle de la commune voisine de Sologny.
Il décède à Berzé la Ville le 3 aout 1889 et la revue « Semaine religieuse d’Autun, Chalon et Macon » ne fait que citer brièvement sa carrière.

Joachim Balvay, le curé timide

Joachim Balvay est né le 10 mars 1815. Sa sœur Anne Jeanne décédant à 17 jours, il a été considéré comme le cadet de la famille.
Après avoir étudié le latin auprès de son ainé déjà prêtre, il rejoint le petit séminaire de Semur en Brionnais. Il est nommé vicaire à Melay le 1er juillet 1845 à l’âge de 30 ans. Le prêtre, François Compagnot (né en 1796, nommé à Melay en 1833), était un ancien militaire et il ne réussit pas à débarrasser le jeune vicaire de son extrême timidité.
Deux ans plus tard, le 30 aout 1847, Joachim Balvay devient le premier vicaire de Gibles (vicariat érigé par décret du 31 juillet 1847) et rejoint le curé Jean Marie Labrosse (né en 1803, nommé à Gibles en 1840, ancien desservant de Grury). Les méthodes changent et le vicaire parvient à vaincre sa timidité et à juger cette période comme « ses plus beaux jours. »
Le 25 février 1849, il est nommé desservant de Vendenesse sur Arroux à la place de Guillaume Ferrard qui part à Gibles. Il se sent comme le dernier des prêtres mais ses confrères le jugent parmi les meilleurs.
Trois ans plus tard, le 28 mars 1852, il devient desservant de Curtil sous Bussières à la place de Barthélémy Pourrat qui part à la retraite. Dans cette commune, il côtoie les curés voisins dont l’abbé Labrosse, frère du curé de Gibles.
Le 16 septembre 1862, il part à Branges pour remplacer Gabriel Victor Camusset transféré à Loché.
La paroisse de Sivignon , qui dépendait de celle de Suin devient une succursale par décret du 13 aout 1865. Joachim Balvay en devient le premier desservant le 20 août de la même année. Il y restera le reste de sa vie, soit dix-huit ans.
Joachim Balvay est décédé le 1er février 1883 à Sivignon.

Son testament et un don à Montmartre

La revue la semaine religieuse d’Autun Macon Chalon a réservé au curé de Sivignon une nécrologie sur plusieurs parutions. Dans celle-ci, on apprend que par son testament le curé destinait aux bonnes œuvres « son modeste avoir presque tout entier », ce qui se traduit par des dons aux pauvres de la paroisse, à la propagation de la Foi, aux séminaires et à un don de 500 francs à l’église nationale du Sacré Cœur de Montmartre.
Le testament olographe, rédigé le 26 juillet 1877 à la cure commence par « au nom du père et du fils et du saint Esprit » et le prêtre y précise qu’il a 62 ans. Il a trois revendications :
– il lègue la totalité de ses biens à son frère Philibert, curé de Berzé la Ville, sauf l’armoire dans la cuisine qui est à sa domestique ;
– il propose que son frère vende le mobilier et les livres qui lui seront inutiles au profit de la fabrique de Sivignon;
– il propose la vente au profit des pauvres de la paroisse du vin (en fûts et en bouteilles) qui est à la cave, la farine et le blé (s’il y en a) qui sont au grenier, et le bois de chauffage qui est dans le hangar.

Décédé le 1er février 1883, il est enterré quelques jours plus tard.
L’inventaire de ses biens est réalisé le 9 février par Maitre Grandjean, notaire de St Bonnet de Joux, en présence de Marie Dury la domestique, et recense une quarantaine de lots dont une montre en argent. La vente aux enchères aura lieu le 20 février 1883 entre 9H et 15H et rapportera la somme de 953 francs 70 et plus précisément 557,90 francs une fois les frais déduits.
C’est peut être avec les 2700 francs de dettes dues par Jean et Catherin Fumet qu’ont été faits les autres dons, dont celui de Montmartre.

Sources V33-A71, V34-AD71, V35-AD71, V36-AD71, V37-AD71, V55-AD71, Semaine religieuse d’Autun Chalon Macon 1885, 1889. 5E350/1-AD71, 5E350/2-AD71, 5E350/3-AD71, 3E32620-AD71, 3Q11676-AD71

© 2014 Généalanille - Article publié le 15 avril 2014

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